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Festival Provence terre de cinéma
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3 février 2011

Cinéma des années 1930-50

Les années 1930 marquent une stabilisation politique importante dans l’histoire du Mexique. Elles offrent des conditions favorables au développement d’une industrie cinématographique, qui va bientôt devenir une référence pour tout le monde hispanophone. Un véritable âge d’or.

Aidée en cela par l’invention du film sonore, la production des années 1930 garde toujours Hollywood dans sa ligne de mire, mais tente d’inventer une version locale et hispano des grands modèles américains. Une politique volontiers nationaliste et protectionniste encourage ces efforts, et le public mexicain répond présent. Santa, réalisé en 1931 par Antonio Moreno, marque le premier succès du cinéma parlant mexicain : musical, mélodramatique et sensuel. Très vite, des studios voient le jour, et le nombre de films sortant chaque année augmente rapidement, jusqu’à dépasser les productions argentine et espagnole. On retrouve des projets artistiquement ambitieux tels que les films de Juan Bustillo Oro, très inspiré par l’expressionnisme : Dos Monjes (Deux moines, 1934), Monja, casada, virgen y martyr (Nonne et mariée, vierge et matyre, 1935), El Misterio del rostro palido (Le Mystère du visage pâle, 1935). Mais la majorité des films se veulent populaires, tirant la grosse ficelle du mélo, genre national par excellence : Madre querida (Mère chérie, 1935), El calvario de una esposa (Le Calvaire d’un épouse, 1936), La mujer del puerto (La femme du port, 1933)…

Le cinéaste le plus important de cette période demeure Fernando de Fuentes Carrau, qui réalise en 1936 Alla en el Rancho Grande (Là-bas à Rancho Grande), dont le succès au Mexique mais aussi dans tous les pays hispaniques, eût un rôle majeur dans le développement de l’industrie. Alors que de Fuentes avait réalisé à ses débuts une trilogie consacrée à la Révolution mexicaine (El Prisionero trece/le Prisonnier 13, 1933, El compadre Mendoza/le compère Mendoza, 1933 et Vamonos con Pancho Villa/Allons avec Pancho Villa, 1935), il signe avec Alla en el Rancho Grande un mélodrame

séminal de tout un pan de la cinématographie mexicaine : le Ranchera. Il s’agit en fait plus que d’un genre, de tout l’univers volontiers nostalgique qui entoure les protagonistes : un Mexique rural idéalisé, des chansons, et une sorte de retour aux sources « naturelles » d’un pays en voie d’industrialisation. Les rancheras rencontreront un succès incroyable, et se multiplieront jusqu’aux années 1940.

Dans le Mexique des années 1940, catholique et nationaliste, les mélodrames qui défendent les « bonnes » valeurs (familiales, patriotiques, humaines) sont aussi particulièrement fréquents. Le plus grand cinéaste du genre, celui qui aura développé un style flamboyant et lyrique est Emilio Fernandez. Parmi ses chefs d’œuvre, on compte : Maria Candelaria, Les Bas-Fonds de Mexico, Rio Escondido, Enamorada, Les Abandonnées, Islas Marias… Souvent, ce sont des femmes qui tiennent le rôle principal, celui de la victime qui saura accepter son sort. De grandes actrices mexicaines, souvent passées par Hollywood, sont ainsi mondialement connues à l’époque. Maria Felix est un peu la rebelle, celle qui reste forte dans ses apparitions, alors que Dolores Del Rio sera pour toujours « la dominée ». Si Maria Candelaria (1947) reste son rôle le plus mythique, elle a fait ses débuts à Hollywood, et y retournera souvent pour jouer sous la direction de John Ford, William Dieterle, King Vidor ou Busby Berkeley.

Durant les années 1940 et la grande prospérité du cinéma mexicain, un autre genre se développe : l’adaptation littéraire à grand spectacle. Alexandre Dumas, Jules Verne, Emile Zola, Shakespeare, Oscar Wilde, Tolstoï, Stefan Zweig mais aussi Blasco Ibanez ou Pedro Antonio de Alarcon, les romans de chacun sont transposés sur grand écran. Mais la profusion de films jusqu’au milieu des années 1950 va brusquement chuter, et une grande crise va ravager l’industrie cinématographique mexicaine pendant plus d’une décennie. Seuls les films de genre trouveront alors un certain salut.

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